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Dans le paysage culturel en pleine ébullition d'une France en très résistible gésine de sa modernité, la Nouvelle vague impose ses idéaux, ses raisons et ses œuvres : Quand on se plaint de l'omniprésence de la culture américaine, Truffaut ou Godard louent le cinéma hollywoodien, et À bout de souffle traduit le cri du cœur d'une jeunesse française qui ne pense pas encore à se révolter. Le jeune Jean-Luc Godard fait aussitôt référence pour ceux qui font le choix du désir et s'abandonnent aux mythes de la vie moderne, de Marilyn à Brigitte Bardot, de Presley à Halliday, de la 4 CV à la DS 19. Pourtant, en quelques années, tout change : Godard répudie la nouvelle société, se pose en ennemi d'Hollywood et en homme de gauche, et déclare ne plus faire de cinéma que pour une minorité. Que s'est-il passé ? Godard et la société française des années 1960 examine ce moment-clé où se cristallise la répudiation définitive de la culture industrielle par les tenants de la culture classique : nous n'aimerons pas la télévision, après avoir détesté le jazz, le roman policier et le cinéma américain. Et ce refus n'aura plus rien de " populaire ". En rendant compte de l'inventivité dont témoigne Godard dans chacun de ses films, en disséquant les modalités de la libre intégration par l'auteur de Pierrot le fou de tout ce que le temps lui apporte, en suivant aussi la trajectoire emblématique d'un acteur du champ culturel finalement tenu d'en assumer la logique imparable, ce livre nous en dit long sur ce que furent les espoirs et les impasses d'une génération.